Cette année, le printemps a sonné à l’heure, météo de ces derniers jours à l’appui. Et avec lui, l’envie irrésistible de lever le nez, de s’oxygéner, de grimper en haut d’un arbre.

Mais voilà… Il court, il court toujours le manager 2011. Alors qu’il aimerait prendre un peu de hauteur et d’air frais (sur sa fonction, ses équipes, sa stratégie, son organisation), le voici pieds et poings liés aux tâches en chaine, toujours plus nombreuses, qu’il doit assumer face à la montée croissante des process au sein de son entreprise.

Pas facile pour lui de voir plus loin que le bout de son smartphone. Comment réussir, au milieu de son agenda surbooké, sa mission première qui exige créativité et réflexion stratégique ? Voilà le nouvel enjeu du manager des temps modernes.

Considérez cette newsletter comme l’occasion de grimper avec nous en haut de l’arbre pour y réfléchir ensemble…

Caricaturons un peu : le début du vingtième siècle a été marqué par une optimisation de la production industrielle sur le modèle taylorien. Celui-ci a principalement impacté le mode de travail ouvrier. Le début du vingt et unième siècle voit le même phénomène s’appliquer aux cols blancs, avec la prééminence des objectifs financiers et la généralisation des process : systèmes d’information globaux de type SAP et invasion des smartphones, systèmes qualité, organisations matricielles…

La profitabilité n’est aujourd’hui plus seulement liée à la qualité de la production, mais à la maîtrise au quotidien de l’ensemble de la chaine de la valeur.

Le Process Roi a certes ses avantages : prévisibilité, transversalité, transparence, harmonisation, instantanéité… Mais que devient la vie du manager ?

Comme dans les Temps Modernes de Charlie Chaplin, le manager doit désormais jongler entre mails, conf-calls et visio-conférences à horaires décalés, reportings, appels urgents, laissant peu de place au recul et à la réflexion. La journée d’un manager est constituée aujourd’hui d’une succession de mini-activités qui se succèdent, s’entrecroisent et se chevauchent sans répit. A tel point que dans les réunions, chacun continue à être « vissé » à son ordinateur et à son smartphone. Le manager a tendance à traiter ce qui peut l’être en quelques minutes, remettant les réflexions de fond à un plus tard qui arrive rarement. Tout est perçu comme urgent au risque d’en perdre la notion de l’essentiel.

En tant que coachs, nous accueillons de plus en plus nos clients dans un état de fébrilité et de stress peu propices à une inscription de sa mission dans le long terme. Leur tentation est de se soumettre ou de se rebeller contre un système dont ils se sentent prisonniers et qui leur grignote leur individualité, leur valeur ajoutée et leur humanité.

Notre rôle est de leur montrer qu’il est possible de garder du sens et du leadership dans leur action, tout en s’adaptant aux nouveaux modes de fonctionnement de l’entreprise qui peuvent aussi s’avérer de bons outils ; à commencer par les directions générales elles-mêmes gagnées par la frénésie des process.

Les séances de coaching permettent précisément de pallier les manques : prendre du temps et changer de rythme, retrouver de la sérénité, stimuler sa créativité, améliorer son organisation, prendre de la distance par rapport aux flux d’informations, protéger son espace privé.

En un mot, il s’agit pour les managers de retrouver toutes les dimensions de leurs fonctions, libérer l’exercice de leurs talents et redevenir porteurs de sens.

individuel et ainsi leur éviter une lente dérive dont ils ne prennent que trop tardivement conscience.