Vous verrez qu’il est question, dans cette nouvelle newsletter, de régler des curseurs entre la gauche et la droite. Nulle intention de notre part de participer au débat politique qui s’annonce vif, mais plutôt de vous proposer un équilibrage entre management rationnel et management intuitif.

Nous observons en effet que l’entreprise des temps de crise a tendance à se retrancher derrière ses indicateurs de performance plutôt que de laisser libre cours au flair de ses collaborateurs.

Alors êtes-vous prêt à lâcher (un peu) prise sur les tableaux de bord et à vous laisser soulever par le vent frais du feeling ?

A l’heure où le manque de visibilité sur l’avenir devient critique, il semblerait que les entreprises soient passées en vigilance orange dans leurs pratiques de management : contrôle à tous les niveaux, accroissement des processus, rationalisation systématique, intolérance (voire allergie) à l’erreur. Nos entreprises ne seraient-elles pas en train de succomber à la croyance obsessionnelle que tout doit être géré dans le culte (fort rassurant, certes) de l’objectivité et du cartésianisme ?

Si l’on définit l’intuition comme le sentiment d’une évidence profonde mais qu’il est difficile de justifier, on comprend que sa place est menacée. Pourtant, il est essentiel de rappeler combien l’intuition est plus que jamais majeure, surtout dans les temps difficiles.

Tout d’abord, l’intuition permet au manager d’être plus créatif et réactif par rapport aux aléas de son quotidien. Ensuite, parce que tout bon processus de décision pour un manager doit intégrer, au-delà d’une étude purement analytique, l’exploration de ses émotions et de son ressenti subjectif. Autrement dit, le manager doit consulter son cerveau gauche autant que son cerveau droit pour décider en vraie connaissance de cause. Enfin, parce que c’est l’intuition qui nourrit la prise de risque et l’innovation. L’entreprise est d’ailleurs dans ce paradoxe d’inciter ses managers à aller sur des terrains inconnus tout en n’acceptant pas vraiment de leur lâcher la bride.

Etre un manager intuitif ne signifie pas naviguer dans le brouillard ou se prendre, du jour au lendemain, pour Steve Jobs. Il s’agit en premier lieu (et cela rassurera les plus cartésiens) de laisser s’exprimer plus librement son expérience personnelle, dûment acquise, et lui permettre de porter ses fruits au moment ad-hoc. Songez au Docteur House ! C’est l’as des diagnostics intuitifs qui étonnent toujours son entourage mais qui, finalement, s’avèrent justes et précis du fait de sa riche expérience.

Etre intuitif, c’est écouter le marché, écouter ses collaborateurs et s’écouter soi-même, pour manager en permanence en intelligence de situation, aiguiser son sens pratique et agir au plus juste à tout instant.

Encourager le management intuitif, c’est enfin d’affirmer avec force aux managers qu’ils ont le droit et le devoir d’avoir des idées de génie; c’est donc faire davantage confiance à ses collaborateurs afin qu’ils se sentent eux-mêmes en confiance.

Tout serait donc encore une fois une question de curseur. Le rôle du coach est d’aider le dirigeant ou le manager à bien le positionner, en n’hésitant pas, sur ce sujet, à les encourager à le pousser un peu plus vers le cerveau droit.

Le temps d’une séance, le coach permet au manager cartésien d’entrer en résonance avec ses émotions et son moi profond, il l’aide à revisiter sa problématique avec un œil neuf, une sensibilité retrouvée, bref, il lui permet de laisser libre cours à ses intuitions.

Et vous, comment utilisez-vous votre intuition dans votre travail ?